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Travail : le coût de l’absentéisme

D’après des calculs de l’Institut Sapiens, un think tank libéral, l’absentéisme coûte 108 milliards d’euros par an. En cause, les conditions de travail.
L’absentéisme est une réalité qui concerne de nombreuses entreprises, tous secteurs économiques confondus. Apprécié au moyen des indicateurs de gestion des ressources humaines, il doit constituer un signal d’alerte pour tous les acteurs de l’entreprise. Mais l’analyse de ses causes reste délicate, alors qu’elle détermine la pertinence des solutions à mettre en œuvre. Le phénomène de absentéisme relève avant tout des réalités du travail, de son organisation concrète, et de la façon dont il est managé. Comprendre ses caractéristiques et ses manifestations – au plus près du terrain – permet d’agir efficacement sur les
mécanismes qui conduisent un salarié à s’absenter.

Quelles solutions ?
Le présentéisme est souvent le révélateur de dysfonctionnements organisationnels : définition imprécise
ou excessive des missions et objectifs, mauvaise répartition de la charge de travail, organisation des
tâches déficiente, effectifs insuffisants, etc. Il faut alors conduire un diagnostic en associant les salariés et
l’encadrement. Il est aussi possible de favoriser une réflexion sur le droit et l’obligation à la déconnexion.
Des limites peuvent également être imposées aux durées de réunions. De même, bien organisé, le télétravail
peut être une solution. L’important est de débattre de ces questions de façon ouverte et transparente. Il est
aussi possible d’en faire l’objet d’un accord collectif dûment négocié.

Deux entreprises en apparence similaires par la taille et le secteur d’activité peuvent connaître des dissemblances fortes de leur taux d’absentéisme du fait des variables socio-démographiques propres à chacune d’elles. Une entreprise qui a peu embauché et qui voit sa pyramide des âges vieillir peut subir un absentéisme croissant avec des absences de plus en plus longues.
L’absentéisme en entreprise ne laisse personne indifférent. C’est souvent un sujet de crispation entre les salariés et entre
ceux-ci et l’encadrement. Des accusations peuvent fuser et qualifier le comportement de certains : « professionnel de
l’absentéisme », « absentéiste »… Rien d’étonnant à cela, tant il est vrai que l’absentéisme touche au rapport au travail de
chacun et même à l’éthique professionnelle. Pourtant, il faut assurer un traitement équitable et dépassionné de la question. L’absentéisme des uns peut être le résultat d’un processus long de démotivation et de l’incapacité du management et du salarié à en parler et tenter de le résoudre avant que la situation n’empire. Dans certains cas, des problèmes de santé latents ou chroniques peuvent affecter une personne, la forçant à s’absenter, alors qu’elle souhaite ne pas parler de son état, comme l’y autorise le secret médical. D’où l’importance de se pencher à la fois sur les causes organisationnelles de l’absentéisme sans délaisser une approche individuelle.

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